Créer un scénario de A à Z

L’écriture d’un scénario ne se fait pas « au pif » selon les idées qui te viennent, mais doit être travaillé et répondant à des critères et des codes scénaristiques particuliers.

Ceci peut prendre bien plus d’un mois! Donc si tu as écris ton scénario en une soirée, que tu penses que c’est le plus innovateur des scénarios et que tu démarres tes planches le lendemain : ERREUR !! Prends du recul, du temps, de la réflexion.

N’hésites pas à me soumettre ton scénario en privé, je pourrais te confirmer que c’est bon ou t’orienter vers des idées plus intéressantes 😉


*** SCENARIO : Le découpage écrit ***


 

1- Choisir son Thème/Sujet : Avant toute chose : il faut définir un thème (shojo? shonen? seinen?…), un univers dans lequel va baigner le lecteur – reporte-toi à l’article des thèmes pour en savoir plus.

Choisir quelque chose qui te motive, et si possible avec lequel ton style graphique correspond.

Définis le fil conducteur de ton histoire, celui-ci évitera de perdre ton lecteur en cours de route, mais aussi de ne pas te perdre toi-même lorsque les idées te viennent.

Exemple A : Un jeune étudiant sous pression, veut absolument avoir son diplôme de fin d’étude
Exemple B : Une jeune photographe est amoureuse de son rival photographe

 


2- Choisir son/ses personnages : Imaginer les types de personnage qui prendront vie dans ton projet, définis leurs profils psychologiques, caractéristiques physiques, liens entre eux etc… Il doit obligatoirement y avoir : un héros, un anti-héros ou faire-valoir, les second-rôles, un méchant. Reporte-toi à l’article de création de personnage pour en savoir plus.

Exemple A : Katô l’étudiant « héros », Jun son ami sérieux « faire valoir », Otô le boss de l’école « méchant »…
Exemple B : Yume la photographe « héroïne », Kazu le photographe rival, Watanuki ami maladroit et amoureux de Yume « faire-valoir »…


 

3- Créer une ébauche de synopsis : Il s’agit d’une sorte de court résumé qui aborde les grandes lignes de ton histoire sans révéler la fin. Cette étape se créée en 2 fois : au tout début pour avoir un plan du projet, et tout à la fin lorsque les grandes lignes sont définies car il y a souvent des changements par rapport aux idées d’origine. Le synopsis créé en fin de projet est souvent repris en guide de résumé au dos des livres.

Astuce : Pour un récit optimal rythmé, il est conseillé d’intégrer un élément perturbateur principal et quelques éléments perturbateurs secondaires moins importants. Il est important d’avoir un développement d’histoire crescendo qui évolue de manière progressive. Il est aussi conseillé (mais pas obligatoire!) d’avoir une chute ou un retournement de situation qui clôture ton histoire.

Exemple A et B : 

EXEMPLE A
Fil conducteur : Suite à des pressions familiales, Katô veut absolument son diplôme de fin d’étude.
Elément perturbateur principal : Menaces d’Otô qui fait de Katô son souffre-douleur, Otô oblige Katô à faire ses devoirs, à falsifier ses résultats, à faire des travaux dans son intérêt etc… il lui rend la vie dure tout au long du récit.
Eléments perturbateurs secondaires : Jun, élève sérieux, va se battre contre Otô pour “libérer” son ami, Katô va tomber amoureux d’Elise (et réciproque), qui fait partie du groupe de kendo, elle lui apprendra à se défendre.
Chute / retournement de situation : Katô va se battre contre Otô et gagner sa liberté.

EXEMPLE B
Fil conducteur : Yume est amoureuse de Kazu.
Elément perturbateur principal : Concours de photographie, les 2 se retrouvent rivals. Kazu n’ayant aucun sentiment, cherchera à gagner par tous les moyens, quand à Yume, elle souhaite gagner pour diverses raisons tout en essayant de s rapprocher/déclarer à Kazu avec l’aide de son ami d’enfance Watanuki.
Eléments perturbateurs secondaires : Yume découvre un tas de photo d’elle chez Watanuki qui engendrera des complications entre eux et un rapprochement Kazu/Yume. Kazu et Watanuki se déclarent à Yume : celle-ci ira naturellement vers Kazu
Chute / retournement de situation : Watanuki a un grave accident, Yume ouvre enfin les yeux sur ces sentiments profonds. Kazu approuve.


4- Scénario : Il faut reprendre les parties du synopsis et les développer à la manière de rédactions scolaires, ton scénario doit comprendre :

  • L’exposition des personnes, phase qui permet aux lecteurs de « rencontrer » tes personnages et d’avoir une introduction sur l’univers de ton projet.
  • Un développement en détails de ton histoire, action, suspens, comique, rebondissement, mystère… il faut accrocher le lecteur par un mouvement rythmé.
  • Une conclusion, un dénouement qui clôt ton histoire.

Et ne pas oublier la partie narrative (dialogue), l’exposition des décors et environnement, l’explication de certaine case lorsque cela est nécessaire etc…
En résumé :

 


*** SCENARIO : Le découpage papier ***



5
– Storyboard : Reprendre chaque point du scénario et coucher les 1ères ébauches de ton projet sur papier (=brouillon).
Un storyboard n’est que le brouillon de la version définitive, il n’est pas nécessaire de finaliser les cases à fond (le débordement de case est conseillé afin d’avoir une meilleure vue de son plan choisi) ni de faire du propre-nickel-chrome ^^ au stylo rotring.

Mais ça, à chacun sa méthode.

Un storyboard se construit généralement avec des annotations du type dialogue ou onomatopée ou encore élément graphique à ajouter au dessin final, qui aidera le dessinateur ne permettant aucun oubli.

Exemple d’un storyboard vierge, les déclinaisons sont nombreuses et varient selon les envies et méthodes de travail de l’auteur/dessinateur.

 

A créer une fois le projet terminé :

6- Résumé : ce que l’on trouve généralement au dos des livres, un synopsis sans la fin et présentant le début de l’histoire, dans le but d’accrocher le lecteur, de lui donner une idée sur ce qu’est ton projet.

7- Pitch : Il s’agit de la petite phrase publicitaire sur les couvertures de livre ou plus souvent sur les affiches de pub, phrase d’accroche de 5 ou 6 mots.

Sache qu’il vaut mieux avoir un bon scénario plutôt qu’un bon coup de crayon car le coup de crayon ne rattrapera jamais un lamentable scénario.

Les collaborations Scénariste/Dessinateur sont courantes, dans ces cas là, il est très important que le scénariste détaille au maximum ces scènes et détails de l’histoire afin de permettre au dessinateur de retranscrire clairement les idées du scénariste.


Les scénarios à éviter :

  • un héros qui veut devenir le plus fort du monde,
  • un héros qui veut sauver le monde,
  • un héros qui possède un pouvoir (ou plusieurs) et qui réclame une vengeance quelconque,
  • un héros qui possède une partie du corps mécanique et qui réclame une vengeance quelconque,
  • un héros qui veut devenir le plus grand pirate de tous les temps/trouver le plus gros trésors de la planète,

J’espère que vous comprendrez pourquoi… ça n’est plus original du tout, ça s’essouffle très vite, ça n’est pas intéressant à lire car trop vu, ça pullule parmi les auteurs, il vaut mieux bien réfléchir à son scénario plutôt que reprendre des bribes de scénario dont tu es fan.

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